Les infos suivantes sont le résultat d’échanges avec des membres actifs dans la communauté de St-André-de-Kamouraska, dont un couple de citoyens, soit Mme Côté et M. Bodart ainsi que des échanges avec le maire de la municipalité, M. Gervais Darisse (418 493-2085).
1. Pourquoi la municipalité a opté pour les BAM? En 2017, la municipalité a reçu une offre de traitements au Bti; la communauté, souhaitant minimiser ses impacts sur la nature, a exploré d’autres solutions et, après discussions, a opté pour un projet-pilote avec les BAM; ce qui a motivé ce choix : coûts et impacts environnementaux des BAM moindres que pour le Bti
- Depuis 2017, une trentaine de bornes sont installées sur les terrains (privés et publics) de la municipalité
- Bornes Qista (entreprise française)
- Rayon d’action : 60 m (env. 200 pi.) et 120 m entre chaque borne (env. 394 pi.)
- Saison de fonctionnement des bornes : du 15 mai au 15 septembre
- Bornes étalées sur 1,5 km2 ceinturant le village
- Efficacité, selon les citoyens : environ 80%
2. Les BAM sont couplées à des stratégies complémentaires sur le terrain :
- Les citoyens sont invités à éliminer sur leur terrain les sources d’eau stagnantes (sites propices à la ponte)
- Installation de nichoirs à hirondelles
- Utilisation de plantes répulsives
- Éducation/sensibilisation de la communauté
3. Sélectivité: Les BAM sont très sélectives, elles n’attirent essentiellement que les moustiques et mouches noires femelles; de rares autres espèces sont parfois aspirées accidentellement lors d’un passage trop près d’une borne (estimation du nombre d’espèces accidentelles : env. 0,5%); aucun papillon ni abeille observé dans les pièges lors de la visite.
4. Matériel requis
- Borne
- Accessoires :
- Bouteille de recharge CO2 recyclée (remplacé aux 3 sem.)
- Leurre moustique (remplacé aux 3 sem.)
- Filtre à gaz
- Filet de capture
- Rallonge électrique
5. Décompte des prises
Le couple Côté-Bodart a développé une méthode de décompte qu’ils ont testé maintes fois pour en arriver à une moyenne de 38 moustiques par ml. Ils mesurent le volume de moustiques en ml à l’aide d’un récipient gradué et multiplient par 38 pour obtenir le nombre de moustiques capturés.
6. Tâches associées à l’utilisation des BAM et durée
- Vider les filets de moustiques, en moyenne, 1 fois/sem. (filets chargés en début de saison + diminution progressive au cours de l’été.) Il faut compter 5 min. pour vider un filet. À St-André, un citoyen s’en charge bénévolement; estimation du temps requis = 4h hebdo (5 min. x 30 bornes = 2h30 min. + déplacements d’une borne à l’autre = 1h30)
- Remplacer les bouteilles de recharge CO2 et les leurres[1] aux 3 sem. (Home Dépôt).
7. Coûts estimés des BAM (données approximatives pour 2021)
- Borne : environ 1600$ l’unité (conversion Euro des bornes Qista en 2021)
- Nous ne disposons pas pour le moment des coûts locaux des consommables, mais voici les conversions Euro/ dollars canadiens :
- À St-André, 30 bornes x 1600$ = 48 000$ + taxes[2] = 55, 200$ (fixe)
-
- Bouteille de recharge CO2 recyclée = 125 $ x 6 remplacements = 750$/an
- Leurre moustique = 40$ x 6 remplacements = 240$/an
- Filtre à gaz = 34$/ an
- Filet de capture = 11$/an
- Total des consommables annuellement = 1,035 $ + taxes = 1190$
- Rallonge électrique 110$ + taxes (fixe) 127$
- + frais d’entretien des bornes estimés = 5000$/an
- + salaire d’un employé à temps partiel (max. 10 h sem?) à 20$/h = 200$/sem pendant 18 sem = 3, 600$/an
- Estimation frais fixes = 55,327$
- Estimation frais renouvelables annuellement = 9790$ + frais d’électricité (5 à 8$ par an par borne)
Ainsi, selon ces estimations préliminaires, une fois les bornes payées, les frais de roulement des 30 bornes à St-André-de-Kamouraska seraient de moins de 15 000$/an. Dans ce contexte, les BAM coûte environ 1/10 du coût du Bti
8. Coût estimé du Bti
Selon GDG, une entreprise qui traite au Bti au Québec, l’entreprise intervient habituellement sur moins de 2 % du territoire d’une ville, dans des endroits très précis.
- Selon le MAMH, la superficie totale de Trois-Rivières est de 334,20 km2
- 334,20 km2 x 2 % = 6,68 km2
- À Saint-André-de-Kamouraska, 30 bornes couvrent 1,5 km2
- 6,68 km2 / 1,5 km2 = 4,45 km2 x 30 = 133,6 bornes
Ainsi : 133,6 bornes x 2000 $ = 267 200 $ payables à chaque année.
Autres indicateurs :
Coût des traitements Bti à Gatineau pour l’année 2020 (7 districts sur 18) : 261,944$ (cliquer p.j.).
Coûts des traitements Bti à Trois-Rivières pour l’année 2020 (9 districts sur 14 dont 2 partiellement traités) : près de 1,2 million.
Note : En dépit de nos demandes d’accès à l’information, nous ne disposons d’aucune info précise concernant les superficies traitées dans les municipalités du Québec.
9. Notre réflexion sur la pertinence des BAM: Là où la pression citoyenne le demande, les BAM se présentent comme une alternative beaucoup moins dommageables pour l’environnement et résolument moins coûteuse que le Bti. Dans les autres cas, comme les moustiques et mouches noires, au même titre que tous les organismes vivants, ont leur place dans les écosystèmes, et comme nous vivons en pays nordique et que les périodes de pointes sont brèves, nous préconisons l’utilisation des mêmes méthodes prônées par le gouvernement du Québec, soit les moyens éprouvés de protection personnelle.
10. Autres entreprises BAM :
Biogents (allemand) : utilise du CO2 (ou autre), en option. Ces bornes sont raccordées « en satellite » et il est possible de distribuer le CO2 à partir d’une unité centrale et des tubulures relient chaque borne. Rayon d’action : de 100 à 600 m2
Mosquito Magnet (USA) aurait un rayon d’action de 4000 m2. Fonctionne également avec l’octenol. Utilise du CO2 issu de la combustion du propane. Il s’agit donc de CO2 généré et non recyclé.
- Pour info supplémentaire :
Vidéo témoignage d’un représentant du maire du village du Sambuc en Camargue
Conclusions d’une étude française sur ces bornes datant de 2017.
[1] Les leurres sont des capsules d’octenol.(Octen-3-ol); l’octenol est produit naturellement par les plantes et dans le cas de Saint-André, il s’agit de champignons. L’octénol est également produit par certains animaux (phéromone et kairomone ) qui se nourrissent essentiellement de matière végétale. Une alternative à l’octenol est l’acide lactique, qu’on peut fabriquer notamment avec du chou fermenté. Aucune odeur perçue par les leurres.
[2] Taxes arrondies à 15%