Solutions de rechange
Plusieurs solutions existent pour se protéger des moustiques, les solutions les plus simples sont celles qui donnent les meilleurs résultats, sans atteinte à la faune.
1. La suspension du Bti pour le rétablissement des fonctions des milieux aquatiques
Il ne s’agit pas de tenter de contrôler les populations de moustiques et de mouches noires, mais bien de reconnaître le rôle essentiel que ces insectes jouent comme support à la vie. La restauration des milieux humides est ce qu’il y a de plus efficace et de plus sain à la fois pour la vie animale et humaine. Des milieux humides sains assurent un équilibre entre les populations d’insectes, d’oiseaux, de grenouilles, etc. Qui plus est, il est démontré que les milieux humides sains sont le moyen par excellence de réduire considérablement les populations de moustiques (Université de l’Illinois, 2004). Comment cela ? Un milieu humide sain soutient une communauté d’insectivores diversifiée (oiseaux, poissons, amphibiens, insectes), communauté qui, en se nourrissant, prévient/absorbent les excès de populations d’insectes, y compris les moustiques et les mouches noires; cela a pour effet de donner, par exemple chez les oiseaux, des nichées plus abondantes, jusqu’à ce que l’équilibre insectes/ insectivores se rétablissent, une tendance à l’équilibre inhérente aux processus normaux des écosystèmes. Un exemple éloquent: dans l’État du Massachusetts, la restauration d’un milieu humide de 1 500 acres (dans le cadre d’un projet de contrôle des moustiques du comté d’Essex) y a entraîné la réduction de 90% des moustiques! (Williams, 1996).
Le Bti est insidieux: en plus d’éliminer ou d’affaiblir considérablement les populations de chironomes (jusqu’à 87%), il élimine, en les affamant (de façon indirecte), une grande part des prédateurs des insectes piqueurs d’un milieu (oiseaux, grenouilles, tortues, chauves-souris, libellules, etc.). Ainsi, il faut pulvériser davantage et ce, en réduisant toujours plus les services que nous rendaient gratuitement ces plans d’eau avant la pulvérisation. Il importe de souligner que présentement, toutes les espèces d’oiseaux insectivores aériens (p. ex. martinet, engoulevents, hirondelles) sont en situation précaire, avec des déclins de leur population variant de 42 à 99 % depuis 1970 (Relevé des oiseaux nicheurs).
DES MARAIS SAINS OU LE TRAVAIL GRATUIT DE LA NATURE
En laissant la nature faire son travail, on obtient les mêmes résultats, mais cela, sans aucun impact sur les écosystèmes et la qualité de notre eau.
2. Élimination de l’eau stagnante autour de la maison
Comme mentionné sur le site du gouvernement du Québec, en réduisant les sites d’eau stagnante à l’extérieur de votre maison (baril, toile de piscine, contenants, gouttières, etc.) vous réduisez les chances des moustiques de se reproduire. Cela dit, n’oubliez pas qu’un environnement pauvre en insectes sera tout aussi pauvre en diversité: ce n’est pas dans votre cour que viendront chanter les parulines et autres insectivores.
3. Protection personnelle
Les insectes piqueurs viennent par poussées et cela, certains jours étalés sur quelques semaines par année. Les chapeaux, manches longues, pantalons longs et crèmes insectifuges suffisent amplement à régler l’essentiel de cette nuisance temporaire. Et pour ceux qui n’ont aucune tolérance durant ces moments, il suffit de rester à l’intérieur, tout aussi temporairement et laisser la nature être. C’est là nous faire un cadeau à tous.
4. Le bonheur des nichoirs
L’installation de nichoirs autour de la maison pour des insectivores tels les hirondelles bicolores, les merlebleus et les chauve-souris est une solution 100% écolo pour venir à bout des poussées de moustiques et mouches noires. Consultez votre club d’ornithologie local pour savoir quelles espèces sont susceptibles de vouloir s’installer dans votre voisinage. Et profitez de la joie qu’apportent ces créatures magnifiques dans votre cour.
5. Les bornes antimoustique
L’humain a créé de toute pièce des problèmes de nuisance de moustiques en créant des développements immobiliers en bordure de milieux humides; l’admission du Bti depuis plus de 40 ans maintenant a créé des déséquilibres dans ces milieux (de moins en moins d’insectivores, faute de nourriture), une dépendance au Bti et une banalisation par les citoyens de ses impacts réels. Avant d’opter pour les pièges antimoustique (ou pièges à CO2), nous préconisons la sensibilisation et l’éducation à l’importance du rôle de chaque espèce dans les écosystème. En dernier recours, les pièges antimoustique, comparés au Bti, réduisent substantiellement les impacts sur les écosystèmes car non instrusifs; essentiellement, ils capturent les femelles des moustiques piqueurs, attirés dans ces pièges par le CO2. Et en plus, ils sont moins coûteux que le Bti!
St-André-de-Kamouraska est la première municipalité du Québec où on utilise les bornes antimoustiques. Les bornes affichent des performances comparables au Bti, mais cela sans affecter les écosystèmes.
Voici les détails sur ces bornes utilisées à St-André-de-Kamouraska.
Court reportage sur ces bornes à St-André-de-Kamouraska.
Courte vidéo sur ces bornes en France.
Voici les conclusions d’une étude française sur ces bornes datant de 2017.
Avec les connaissances que nous avons aujourd’hui, rien ne justifie l’utilisation du Bti.