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RÉSUMÉ

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RÉSUMÉ

Notre santé, notre bien-être, notre sécurité alimentaire et notre économie reposent sur une nature saine et diversifiée. L’eau et l’air purs sont essentiels à la vie et à la santé. Pour produire des aliments, il nous faut des sols riches en nutriments. La diversité confère aux écosystèmes la résilience dont dépend la vie humaine. Fondation David Suzuki, 2018.

En BREF – Des chiffres

Les larvicides commerciaux à base de Bti sont autorisés au Canada depuis 1982. Cette bactérie a été découverte en Israël en 1976 et depuis lors, elle est utilisée mondialement pour lutter principalement contre les moustiques. La toxicité démontrée par cette bactérie provient des cristaux de protéine qui s’attaquent spécifiquement aux insectes dont le tractus digestif est alcalin provoquant ainsi une libération des toxines du Bti. Les insectes les plus susceptibles à l’effet direct du toxique sont du groupe des diptères nématocères regroupant les culicidés (moustiques), les simulidés (mouches noires) et une grande partie des moucherons (chironomes, cératopogonidés — brulots — et autres). Ce larvicide serait sans risque pour les humains et tout autre mammifère potentiellement exposé aux doses permises pour la démoustication. Cependant, il importe de souligner que la manipulation de tout produit à base de microorganismes doit se faire avec un minimum de conditions de sécurité (Lacoursière et Boisvert 2004). Le Bti est pulvérisé directement dans les plans d’eau où les larves ont été répertoriées. Par mesure de précaution, il faut éviter d’appliquer le pesticide sur l’eau traitée destinée à la consommation (Santé Canada 2013). Plusieurs municipalités au Québec permettent la pulvérisation sur leur territoire et ce, pour des raisons de confort soit, pour contrer la nuisance que représentent les insectes piqueurs pour les activités récréatives et touristiques. En 2017, on a pulvérisé du Bti dans une soixantaine de municipalités au Québec. Le fait que l’industrie fait des représentations annuellement auprès des municipalités au Québec suscite notre plus vive inquiétude, explique notre présente action et ce, pour plusieurs raisons. En bref, les facteurs suivants nous interpellent : 1) l’absence d’information juste et à jour sur le produit telle que les doses d’application sur le terrain, la fréquence d’application, le nombre d’années de pulvérisation, les zones grises quant à la persistance du produit dans les milieux, le composé des adjuvants, la grandeur du territoire visé et son expansion éventuelle, l’incursion dans des refuges fauniques (est-ce qu’on traite dans ces aires protégées au Québec?) et l’impact négatif désormais démontré par un nombre grandissant d’études sur l’intégrité des habitats fauniques et la biodiversité. Dans le contexte actuel où nous assistons au Québec et partout sur la planète à un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère (Rapport IPBES/ONU 2019), nous demandons aux Villes du Québec de suspendre la pulvérisation du Bti sur leur territoire jusqu’à ce que des études indépendantes démontrent hors de tout doute raisonnable qu’il n’y a pas d’impact sur la biodiversité. Par ailleurs, il est impérieux que les autorités comprennent le lien intime qui existe entre la santé des humains et la biodiversité. Ainsi, nous demandons aux autorités concernées, aux trois paliers de gouvernement d’appliquer le principe de précaution :

 Le principe de précaution : L’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable (Loi Barnier, 1995).