Que seraient nos printemps sans le chant des oiseaux?
En 1962, Rachel Carson, biologiste marine, a sonné l’alarme contre l’utilisation des pesticides pour contrôler la nature. Elle a dénoncé l’impact de cette pratique sur le monde naturel et la santé des humains. Le DDT, par exemple, était un pesticide utilisé à l’époque en agriculture, causant d’énormes problèmes aux oiseaux: coquilles d’œufs fragilisées, hausse de mortalité et problèmes de reproduction. Cette scientifique et critique sociale a mis au grand jour la désinformation relayée par l’industrie par rapport aux pesticides et a dénoncé l’immobilisme des autorités à ce sujet. Son alerte à travers le monde a permis que l’on s’interroge sur les dangers des pesticides sur les écosystèmes d’une part et, d’autre part, sur l’orientation que prenait la science à cette époque, sans égard à la nature. Son action a mené, notamment, à l’interdiction du DDT en Occident. Mme Carson a marqué les débuts du mouvement écologiste et son livre à succès, Printemps silencieux, est, hélas, toujours d’actualité.
En 2020, autres pesticides, même scénario. Presque toutes les populations d’oiseaux sont en déclin (Agence France-Presse, 2019). Les causes sont multiples : pesticides en milieux agricoles (néonicotinoïdes et hécatombe des oiseaux, National Geographic, 2014), dans les campagnes et en ville, la perte continue d’habitats, les changements climatiques, les collisions avec les bâtiments et les voitures, la prédation par les chats, etc. Nous pouvons agir sur tous ces plans et tous sont importants. Nous avons choisi, pour notre part, de dénoncer le Bti parce que, jusqu’ici, les dégâts qu’il cause à la biodiversité passent sous silence et par conséquent, se poursuivent.
Néonicotinoïdes et Bti: Les néonicotinoïdes en agriculture sont dangereux et inutiles dans plus de 95 % des champs de maïs et de soya du Québec (PLOS One, 2020). Bien qu’il ne faille surtout pas baisser les bras à ce chapitre, grâce au sonneur d’alerte Louis Robert, la chose est enfin démontrée au pays (Radio-Canada, 2020). À ce titre, pour trois néonicotinoïdes destructeurs, l’Union européenne impose un moratoire depuis 2013 (CNRS, 2019). Chez nous, des actions sont en cours (Équiterre, 2018) afin que le Canada interdise une fois pour toutes ces substances délétères.
Dans ce contexte, il devenait important de sortir de l’ombre le Bti: conjugué à toutes les agressions citées plus haut sur la nature, RIEN ne justifie le Bti sous nos latitudes. Cet insecticide est une agression à la biodiversité sur laquelle nous pouvons agir rapidement. Mais pour ce faire, il est essentiel que le grand public soit adéquatement informé sur le sujet.
Avant qu’il ne soit trop tard, il faut agir MAINTENANT pour protéger, pour toujours, nos printemps cacophoniques.
Le Moucherolle phébi fait partie d’une dizaine d’autres gobe-mouches qui viennent s’installer dans nos campagnes durant la belle saison. Il se nourrit principalement d’insectes ailés.